Pourquoi ne sommes-nous pas étonnés que le nombre d'entreprise RGE baisse ?
Qu’il s’agisse des conférences de presse que le Président de la CAPEB donne lors de la parution des notes de conjoncture trimestrielles ou de chaque rendez-vous ministériel ou parlementaire qu’il obtient, le discours de la CAPEB est invariable depuis des mois : l’activité de la rénovation énergétique est une source considérable de marché pour les entreprises artisanales du bâtiment mais elles sont de moins en moins nombreuses à vouloir obtenir la qualification RGE tant le dispositif est compliqué.
En 2020, la CAPEB avait fait des propositions pour simplifier les dispositifs RGE et CEE, plaidant pour harmoniser les dossiers administratifs et les référentiels de contrôle, notamment. Un rapport de la Direction Interministérielle de la Transformation Publique avait d’ailleurs retenu en décembre 2020 une cinquantaine de propositions très pragmatiques dont certaines que nous avions faites. Emmanuelle Wargon, alors Ministre du Logement l’avait approuvé dans son entièreté et avait chargé son administration de le mettre en œuvre dès janvier 2021. Nous sommes en janvier 2023 et, hormis l’expérimentation de la qualification Chantier par chantier que nous avons été les seuls à porter, et une tolérance de 14 jours entre la demande de prime CEE et la signature des devis de travaux, rien n’a été mis en œuvre ! À l'inverse, les exigences administratives ont sans cesse été relevées, les contrôles continuent de pénaliser les entreprises vertueuses au lieu de lutter contre les éco délinquants. Bref, rien n’a été simplifié, bien au contraire.
Comment s’étonner dans ces conditions que les entreprises soient de plus en plus nombreuses à chercher à se passer du label RGE ? Car c’est bien du RGE spécifiquement dont il s’agit, le nombre d’entreprises par ailleurs qualifiées en leur métier restant parfaitement stable.
Nous continuons à exiger des simplifications de ces dispositifs liés au RGE parce que les entreprises artisanales du bâtiment sont depuis toujours leaders de la rénovation et il est impensable que le marché de la rénovation énergétique finisse par leur échapper pour une seule raison de complexité administrative ! la CAPEB entend continuer de se battre pour faire améliorer cette situation inacceptable. Rencontrée au début du mois par le Président Jean-Christophe Repon, la ministre Agnès Pannier-Runacher a découvert l’existence du rapport enterré de 2020 et a promis de le ressortir des tiroirs. À suivre donc !