Mouvement des agriculteurs : position de la CAPEB
Le monde agricole s’est engagé, ces derniers jours, dans un vaste mouvement de contestation.
La CAPEB comprend évidemment le désarroi, l’inquiétude et le découragement de nombre d’agriculteurs qui dénoncent la faiblesse de leur revenu, l’absence de reconnaissance de leur travail, la surcharge normative et la concurrence déloyale liée à l’importation.
Le niveau excessif des charges, l’empilement des réglementations, la mise en œuvre d’une transition écologique nécessaire mais ne tenant pas toujours compte de la réalité des TPE sont des difficultés que rencontrent les artisans du bâtiment que nous représentons.
Pour autant, les situations sont différentes et non comparables.
Certes la situation économique de nos entreprises s’est dégradée en 2023, avec une baisse globale de 0,6% et les perspectives pour 2024 sont inquiétantes avec une prévision de baisse d’environ 3 %, mais nous devons reconnaître que le secteur du bâtiment est, néanmoins, loin de la situation économique du monde de l’agriculture.
Si la CAPEB comprend leur désarroi, elle ne peut pas, pour autant, s’associer à un mouvement contestataire dont la majorité des demandes et revendications ne correspond pas à ce que nous portons ni à la vision que nous avons de nos métiers.
Rejoindre ce mouvement, dont nous ne partageons d’ailleurs pas les modes d’intervention, en étant notamment opposés à toute violence et dégradations matérielles, ce serait prendre le risque de faire disparaitre, derrière celles du monde agricole, nos revendications et demandes qui sont propres au secteur du bâtiment et qui ne gagneraient pas à être assimilées à celles du monde agricole.
Car la CAPEB a parfaitement pris la mesure des inquiétudes de nos chefs d’entreprises.
En responsabilité, la CAPEB agit concrètement pour défendre les entreprises artisanales du bâtiment. Nos combats ont été particulièrement visibles et commencent à porter leurs fruits.
Nous n’avons pas attendu les revendications du monde agricole pour demander aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour relancer l’activité, permettre aux entreprises artisanales du bâtiment de pleinement s’impliquer dans le marché de la rénovation énergétique, marché porteur pour des décennies, dans le cadre d’une concurrence loyale et équilibrée et enfin pour simplifier drastiquement le paysage réglementaire.
Les 15 propositions que la CAPEB a formulées, dans la droite ligne du syndicalisme que nous portons : avec pragmatisme, élaborées par le terrain lui-même, dans une optique constructive en vue de trouver des solutions, trouvent un écho de plus en plus favorable auprès des ministres concernés.
Plus récemment, l’action d’ampleur que la CAPEB a entrepris dans le cadre de la réforme de MaPrimeRénov’ et la médiatisation qu’elle lui a donnée à amener ces mêmes ministres et le Premier ministre lui-même à s’intéresser de près à la problématique à laquelle vont être confrontés nos chefs d’entreprise si la réforme n’évolue pas : une diminution importante du nombre de chantiers de rénovation réalisés. Je vous renvoie à notre Info brève de la semaine dernière avec les annonces du Ministre BECHU à l’Assemblée Nationale
Dans les jours qui viennent, et en cohérence avec la stratégie que déploie la CAPEB depuis des mois, nous allons réitérer auprès du Premier ministre, notre appel à prendre les décisions qui s’imposent.
Les Rencontres de la Simplification qui sont en cours actuellement nous donnent également de fortes marges de manœuvre. La CAPEB y prendra pleinement part avec, encore une fois, des pistes de solutions concrètes qui ont recueilli l’attention de Bruno Le Maire, comme il nous l’a confirmé la semaine dernière.
Il y a 3 jours encore, Bruno LEMAIRE nous recevait à BERCY pour évoquer avec nous la question du GNR.
Le Gouvernement a bien entendu que la CAPEB ne lâchera rien et se battra sans relâche pour que les entreprises artisanales qu’elle représente obtiennent les avancées attendues, dans le dialogue et la modération..
Mais le sentiment de grogne dans notre secteur doit être également entendu par le gouvernement. Elle lui impose de donner toute sa place aux TPE qui constituent la force économique de la France et sa vitalité.
Ce n’est pas parce que nous ne descendons pas dans les rues que nous ne faisons rien !
Mais cela ne veut pas dire non plus que nous n’y descendrons pas si les annonces du Gouvernement ne sont pas suivies d’effets…