Les Rencontres de la CAPEB dédiées au patrimoine
Ce mercredi 29 mars, la CAPEB tenait ses premières Rencontres dédiées à la rénovation du patrimoine et accueillait différents acteurs de la filière autour d'une table-ronde, animée par Matthieu Soldano, intitulée "Face au défi de la rénovation du patrimoine, comment optimiser les relations entre artisans et institutionnels ?" :
- Fabienne Fendrich, Architecte Urbaniste en chef de l’État - Service de l’architecture - Ministère de la Culture
- Lola Davidson, Directrice du programme Engagés pour la qualité du logement de demain – GIP EPAU
- Martin Malvy, Président - Sites & Cités remarquables de France
- Marylise Ortiz - Directrice générale de Sites et Cités remarquables de France
- Philippe Perron, Architecte du Patrimoine
- Gabriel Turquet de Beauregard, Architecte des Bâtiments de France - Chef du service départemental de l’architecture et du patrimoine du Maine-et-Loire
- Sébastien Laveaux, artisan couvreur, entreprise Henri LAVEAUX Couverture artisanat d’art
- Eric Le Dévéhat, Président des tailleurs de pierre au sein de la CAPEB et référent patrimoine
Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, a introduit cette journée en rappelant que le patrimoine est un bâti ancien, témoin d’intérêt culturel, historique ou social dont l'entretien permet de préserver un savoir-faire non délocalisable. Il a également souligné que cet évènement devait être une occasion, de rencontre entre les acteurs du patrimoine afin de mieux se connaitre, mieux travailler ensemble pour dépasser les freins à la bonne coordination d’un chantier et donner toute la place aux compétences de chacun.
Les actions pour favoriser une bonne rénovation du bâti ancien
Fabienne Fendrich a expliqué comment le Ministère de la Culture travaillait sur la montée en compétences, notamment l'importance de faire travailler ensemble les différents métiers (architecte, maître d’ouvrage, artisans...) et d'avoir un tronc commun de compétences pour mieux dialoguer, mieux travailler et être plus efficace. (plus de détails sur ici).
La France a un patrimoine extrêmement riche et varié. Il faut donc commencer par le comprendre, selon Gabriel Turquet de Beauregard : comprendre le fonctionnement des matériaux pour pouvoir mieux les réparer et mieux compenser les défauts, comprendre le rôle que joue ce patrimoine dans la vie et dans l’environnement. Le patrimoine a une dimension culturelle et sociale fondamentale. C’est d’autant plus important à l’ère du numérique qui nous inscrit dans un espace temps complètement différent. Le patrimoine s’inscrit dans une temporalité et une approche physique forte. Les entreprises high tech s’installent d’ailleurs de plus en plus dans des bâtiments patrimoniaux. Le patrimoine et le digital sont complémentaires.
Marylise Ortiz a rappelé que l'association Sites et Cités remarquables de France travaille sur la réglementation qui fait l’objet d’échanges auprès de sénateurs, de députés, des ministères (les travaux portent sur l’esthétisme mais aussi sur le cœur des villes, le logement, le tourisme culturel...) et sur la rénovation énergétique avec le CEREMA. Ils ont d’ailleurs créé le CREBA qui tiendra ses rencontres à l’automne à Rouen sur le thème « Comment faire des réhabilitations respectueuses du bâti ancien ? ».
Enfin, Lola Davidson, a souligné qu'il est nécessaire de faire évoluer les façons de travailler pour que les artisans puissent intervenir plus en amont et favoriser une meilleure mise en œuvre des projets sur le bâti existant.
Mieux prendre en considération les spécificités du bâti ancien
Gabriel Turquet de Beauregard a rappelé l'importance de développer les filières courtes et de coordonner l’ensemble des acteurs pour y parvenir. La filière doit répondre aux enjeux de développement durable.
Eric Le Dévéhat a souligné la nécessité de recourir davantage aux matériaux biosourcés, tout en prenant en compte les spécificités du patrimoine
Lola Davidson, a précisé le double enjeu du programme “Engagés pour la qualité des logements de demain” : la qualité et la décarbonation. Il faut promouvoir les matériaux locaux et les ressources locales. Mais le défi est de structurer les filières, notamment celles du réemploi des matériaux qui est également un enjeu fondamental pour la décarbonation.
La journée s'est poursuivie par une présentation des aides existantes à la valorisation du patrimoine par Estelle Bréheret de la Région Bretagne et Dominique de Ponsay, délégué départemental du Morbihan à la Fondation du Patrimoine ainsi qu'une présentation des chiffres clés du patrimoine d'après l'enquête CAPEB / Xerfi.