La CAPEB demande des réponses à Julien Denormandie
Nous avons adressé ce jour à Julien Denormandie, Ministre du Logement, le recensement des questions et des demandes de la CAPEB pour accompagner au mieux les entreprises du bâtiment durant cette période exceptionnelle qui risque de mettre en péril bon nombre de nos entreprises.
Nous avons attiré son attention sur un aspect extrêmement sensible et qui nous inquiète au plus haut point. Sans changement de doctrine du gouvernement, nous courrons, en effet, à la catastrophe : on refuse actuellement à nos entreprises le bénéfice du chômage partiel, et ce sur instructions du Gouvernement.
Nous nous sommes élevés contre le fait que le projet de décret relatif au fonds de solidarité à destination des entreprises des secteurs particulièrement touchés par les conséquences économiques, financières et sociales de la propagation du virus covid-19 que nous venons de recevoir, exclut purement et simplement le secteur du bâtiment !
Nous avons rappelé au Ministre que nos chefs d’entreprise ne peuvent rien faire contre le refus de leurs clients (privés et publics) de poursuivre les travaux engagés, qu’ils sont également totalement démunis face aux problèmes actuels d’approvisionnement en matériaux et équipements et qu’enfin, ils engagent leur responsabilité, y compris pénale, lorsqu’ils poursuivent des travaux qui conduiraient l’un de leurs salariés (ou l’un de leurs clients) à être infecté malgré la mise en œuvre de dispositifs de prévention.
Nous avons rappelé à M. Denormandie que, dans une immense majorité des chantiers, il n’est tout simplement pas possible de respecter scrupuleusement les consignes sanitaires en vigueur, et notamment les règles de distanciation, ce que l’OPPBTP a confirmé.
Ce n’est pas une mauvaise volonté de notre part. Mais tout comme le dispositif initial de la pénibilité était inapplicable dans nos entreprises et tout particulièrement les TPE, ces règles sanitaires, dont nous ne contestons pas la pertinence, ne peuvent pas, sauf exception, être mises en place et respectées par nos salariés, dans toutes les situations et tout au long de la vie d’un chantier.
Nous avons rappelé, une nouvelle fois, que nos entreprises sont prêtes évidemment à continuer à assurer les travaux d’urgence et de dépannage ainsi que les mises en sécurité des chantiers.
Nous avons fait part de notre totale incompréhension que, malgré l’ensemble de ces raisons, le secteur du bâtiment ne soit pas concerné par les aides promises par le Président de la République et le Premier Ministre. Cela est pour nous totalement inenvisageable.
Nous avons appelé le Ministre Denormandie à apporter son soutien total et sans faille à nos entreprises afin qu’elles puissent, elles aussi, être concernées par ces mesures indispensables.