Entretien avec Robin Peltier, plombier engagé
La CAPEB Régionale Ile-de-France vous présente ses élus, acteurs du syndicalisme de l’artisanat du bâtiment.
Aujourd’hui, portrait de Robin Peltier, plombier engagé.
"Ma démarche a été progressive. Souvent on commence par de petites choses : quand j’étais au collège, j’étais délégué de classe, quand mes enfants sont allés à l’école, je suis devenu délégué des parents d’élèves,quand j’étais salarié, je me suis syndiqué à la CGT.
"Je pense que j’ai toujours eu besoin de m’engager d’une façon ou d’une autre !"
Mon premier mandat, c’était à l’Union des Commerçants et Artisans de Boulogne Billancourt. C’est un mandat local mais important. Ensuite, je suis devenu administrateur à la CAPEB Grand Paris, puis à la CAPEB Région Ile-de-France. J’ai fait l’Ecole des cadres, où j’ai appris le fonctionnement des institutions, les rapports entre les différents syndicats professionnels, les qualités à développer pour être un bon élu… J’ai suivi cette formation après mon élection : c’est en la faisant que j’ai vraiment découvert ce qu’on attendait de moi en tant qu’élu !
J’ai également été administrateur à l’URSAFF, à Qualibat… Aujourd’hui, je suis suppléant à l’OPPBTP et administrateur à la Chambre des Métiers départementale du 92, notamment au sein de deux commissions CODERST. L’une s’intéresse aux questions liées à la salubrité des logements et l’autre aux risques de pollution dans la ville. Nous décidons collégialement de délivrer, ou non, les autorisations qu’on nous demande. Par exemple, les TGV sont lavés en Région parisienne, même ceux qui viennent de Bordeaux. Quand on connait les difficultés d’approvisionnement en eau que cela peut engendrer, on réalise qu’il y a un problème… Dans les commissions, il y a beaucoup de professionnels de l’administration qui n’ont pas forcément de connaissances sur les réalités du terrain, alors que les artisans ont une vision plus terre-à-terre. Cela nous rend complémentaires.
J’ai eu des expériences ailleurs mais je ne me sentais pas à ma place : selon les sujets, selon l’organisation, on ne peut pas tous remplir les mêmes mandats. Moi j’essaie d’agir dans des organisations où j’ai l’impression de servir à quelque chose,comme à l’OPPBTP. Les problématiques liées à la sécurité et à la santé m’ont toujours interpellé : lorsque j’étais salarié, j’ai participé à la création du CHSCT de mon entreprise.
"Ma motivation première, c’est de me dire que si tout le monde se plaint mais que personne ne fait rien, on n’avance pas. Je sais que je ne vais pas changer le cours de l’histoire, mais j’essaie de faire bouger, doucement, les choses"
J’ai eu beaucoup de batailles mais peu de victoires ! Je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir gagné quelque combat que ce soit mais j’ai parfois la satisfaction de participer à ce qui se fait. Par exemple, même quand c’est la CAPEB Nationale qui négocie quelque chose, j’ai l’impression que c’est aussi grâce à tout le travail des CAPEB départementales et régionales.
Mes activités d’élu me prennent beaucoup de temps. Moi je suis accompagné, j’ai des compagnons sur le terrain, mais je ne sais pas comment je pourrais être syndicaliste si j’étais seul dans mon entreprise. Le problème quand vous êtes de bonne constitution,c'est qu’on vous envoie à beaucoup de réunions. Malheureusement, au bout d’un moment, on est saturé. Je pense que si on veut être efficace, il ne faut pas trop en faire et être raisonnable. Il faut du temps pour apprendre le fonctionnement et ensuite pour agir. Moi je n’ai pas beaucoup d’ambition, je ne postule pas aux postes de président ou autre parce que je n’ai pas envie de perdre ma liberté. En général, les artisans ont choisi ce statut pour être libre : avoir un poste à responsabilité dans le syndicalisme nous contraint.
"Le plus intéressant dans le syndicalisme, c’est sûrement l'ouverture d’esprit"
Si je devais donner un conseil à un jeune : ne pas rester dans son coin. Pour un plombier, c’est une réelle opportunité de pouvoir rencontrer le préfet à la Préfecture ou négocier avec des confrères de la CAPEB. Si on veut progresser dans sa vie, il faut s’ouvrir et aller voir des choses différentes. Cela vaut pour tous les métiers : si on n’apprend pas en permanence, on régresse, on reste sur ses acquis et on fait moins de choses."