mercredi 18 décembre 2024

L'Édito du Président

Cher(e)s Collègues,

La CAPEB a pris acte de l’adoption définitive du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2025 (PLFSS), qui comporte des mesures défavorables pour les entreprises artisanales du bâtiment.

L’alourdissement des charges patronales par la révision de la réduction générale des cotisations impose un fardeau supplémentaire aux artisans, déjà fragilisés par une conjoncture économique difficile, alors qu’il conviendrait, au contraire, d’accompagner ce secteur essentiel à l’emploi local et à la transition écologique.

L’intégration de la prime de partage de la valeur dans la rémunération utilisée pour calculer la réduction générale des cotisations patronales, avec une application rétroactive au 1er janvier 2025, est également un mauvais signal donné aux employeurs, qui pourraient désormais hésiter à accorder cette prime à leurs salariés.

Autre mauvais signal, la loi de financement de la sécurité sociale abaisse la limite d'exonération des cotisations salariales de 79 % à 50 % du SMIC et assujettit à la CSG/CRDS la partie de rémunération au-delà de 50 % du SMIC pour les contrats d’apprentissage conclus à compter du 1er mars 2025, induisant directement une baisse de leur pouvoir d’achat.

Or, le bâtiment a choisi de rémunérer ses apprentis bien au-dessus des minimas légaux, de sorte que de très nombreux apprentis du bâtiment vont être impactés par cette nouvelle disposition.

Dans un contexte où le bâtiment a besoin de recrutements supplémentaires d’ici 2030 pour répondre aux défis des transitions énergétique et sociétale, il est urgent de continuer à soutenir le développement de l’apprentissage.

Cette mesure, qui vise à économiser 65 millions d’euros pour l’État, se fait au détriment des apprentis et des entreprises formatrices. Pour la CAPEB, il s’agit d’une décision contre-productive qui risque de freiner le développement de l’apprentissage, pourtant essentiel à l’acquisition et au développement des compétences particulièrement utiles aux TPE.

Alourdissement des charges, affaiblissement du pouvoir d’achat des apprentis, atteinte à l’attractivité du secteur, toutes ces mesures qui s’ajoutent les unes aux autres, sont autant de reculs, autant de pénalités, autant de freins et de signaux alarmants pour les entreprises artisanales du bâtiment alors que nous devrions au contraire tout mettre en œuvre pour renforcer l’artisanat du bâtiment.

Plus que jamais, plus forts ensemble !

Dominique HAUTEM