Conjoncture - Sur fond d'incertitude, les artisans tentent de s'adapter
Consultez les résultats interactifs de l'enquête de conjoncture en PLEIN ECRAN : https://capeb-pdl.fr/barometre-eco2024 :
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4.2/10, une note de conjoncture calculée en baisse
Etablie à partir du CA, des marges, de la trésorerie et de la visibilité sur les carnets de commandes, la note de conjoncture 2024 confirme une année difficile pour l’activité des entreprises artisanales.
Un chiffre d'affaires en baisse, mais des marges et des trésoreries stables
- Pour 32 % des entreprises, le CA est en baisse. +10 points par rapport à 2023
- Les marges sont stables pour 58 % des entreprises. Un chiffre similaire à 2023.
- 53 % des entreprises affichent une trésorerie stable. 33 % observent une baisse.
Les artisans du bâtiment voient leur chiffre d’affaires diminuer, une répercussion majeure du ralentissement de la demande. Impactées par la baisse du pouvoir d’achat des clients en premier lieu et par l’augmentation des prix et des charges, 30 % des entreprises s’estiment fragilisées.
Malgré cela, les marges se maintiennent grâce à une gestion rigoureuse des coûts : recours aux CDD, limitation des recrutements, négociation avec les fournisseurs, rationalisation des dépenses et ajustement des prix de vente.
Des incertitudes croissantes et des perspectives fragiles
- Pour 47 % des entreprises, la visibilité sur les carnets de commandes est réduite à moins de 3 mois. +15 pts par rapport à 2022.
- 64 % des entreprises ont actuellement une capacité de production à l’équilibre. 21 % sont en surcharge (- 23 pts par rapport à 2022) et 15 % en sous-charge (+ 8 pts).
- La capacité de production à 6 mois s’avère incertaine pour 35 % des entreprises. 42 % pensent être à l’équilibre, 14 % en sous-charge et seulement 8 % en surcharge de travail.
- 32 % des entreprises ont recruté en 2024 (-13 points depuis 2021). 75 % n’envisagent pas de recruter dans les 6 prochains mois.
Malgré leurs efforts d’adaptation, les chef(e)s d’entreprise doivent composer avec des perspectives incertaines. Alors que les carnets de commandes étaient souvent planifiés sur 3 à 6 mois en 2023, la visibilité est désormais réduite. Les intentions d’embauche et d’investissement sont elles aussi en baisse ; les entreprises adoptant une approche prudente face à la volatilité économique. En outre, la concurrence accrue des grandes entreprises qui s’intéressent au marché de la rénovation ajoute une pression supplémentaire.
Un investissement naturel dans la rénovation énergétique
- 57 % des entreprises interviennent sur des travaux de rénovation énergétique. Près de 80 % d’entre elles sont qualifiées RGE. Le marché génère en moyenne 36 % de leur CA, un chiffre stable.
Majoritairement spécialisés dans la rénovation de logements individuels, les artisans du bâtiment sont naturellement investis dans
la rénovation énergétique et en sont des acteurs indispensables.
Toutefois, des freins persistent : la complexité du label RGE et des aides fluctuantes ne leur permettent pas de rester concentrés sur leur cœur de métier. Pour ne pas démobiliser ces entreprises qualifiées et compétentes, il est nécessaire de simplifier et de stabiliser les
dispositifs, mais aussi de favoriser l’accès direct aux marchés par la suppression d’intermédiaires non qualifiés.
Adaptation des logements en faveur du maintien à domicile : un marché en devenir
- 38 % des entreprises sont présentes sur le marché de l’accessibilité des logements. 70 % de leurs clients sont un public senior et 17 % sont des personnes en situation de handicap.
Les artisans révèlent participer activement à l’adaptation des logements en faveur du maintien à domicile. Bien que l’initiative MaPrimeAdapt’ ait été mise en place en début d’année, elle n’a pas généré l’effet escompté, et dans certains cas, a même eu des effets contreproductifs. Les délais de traitement et la lourdeur administrative sont des critiques fréquentes à l’égard du dispositif.
Vigilance sur les cessations d'activité
- 19 % des entreprises interrogées envisagent de cesser leur activité. Le taux le plus élevé de ces dix dernières années.
Au-delà des départs naturels à la retraite, le pourcentage d’artisans cessant leur activité pour choix personnel reste important.
Ras-le-bol, stress ou encore charge mentale constituent les premiers motifs.
Le pourcentage de cessation pour motif économique a par ailleurs augmenté de 50 %, une croissance synonyme d’une année, voire de
plusieurs années très compliquées.
UN AVENIR INCERTAIN, MAIS UN ENGAGEMENT SOLIDE
Malgré les défis à relever, l'engagement des artisans dans leurs missions est à saluer. 44 % des répondants estiment, malgré tout, rester sereins. La qualité du travail livré et la relation avec les clients s’avèrent être des vecteurs de fierté. Ancrées dans l’économie locale, les entreprises artisanales se révèlent prêtes à répondre aux enjeux actuels et futurs, en espérant que l’économie se stabilise et que les contraintes réglementaires diminuent pour permettre de se projeter durablement dans l’avenir.
Consultez les résultats interactifs de l'enquête de conjoncture en PLEIN ECRAN : https://capeb-pdl.fr/barometre-eco2024
Cliquez sur la carte, en bas à droite dans l'écran de visualisation, pour consulter les résultats par département (Loire-Atlantique, Maine et Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée)
Près de 1200 artisans, répartis sur tous les départements de la région, se sont mobilisés pour répondre à l’enquête de conjoncture 2024. C’est une nouvelle fois grâce à leurs nombreuses contributions que les CAPEB des Pays de la Loire peuvent s’appuyer sur des résultats fiables et représentatifs de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment dans la région.
Enquête réalisée du 29 août 2024 au 18 septembre 2024, par VOUSECOUTE, pour le compte de la CAPEB Pays de la Loire auprès des adhérents de Loire-Atlantique, Maine et Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée.