Conjoncture : le recul de l’activité se poursuit au troisième trimestre
La CAPEB a publié sa dernière note de conjoncture reflétant l’activité de l’artisanat du bâtiment au cours du 3ème trimestre 2024. Ces données révèlent un recul d’activité de 5 % en glissement annuel. Cette dégradation est particulièrement marquée dans le secteur de la construction neuve dont l’activité chute de 11 %.
Tous les métiers sont impactés, les artisans de la maçonnerie et ceux de la menuiserie-serrurerie, qui interviennent davantage sur le neuf, accusent une baisse particulièrement notable (respectivement -6 % et -5,5 %).
Bien que l’activité en entretien-amélioration soit moins dégradée que l’activité en construction neuve, elle n’en reste pas moins en baisse. Elle recule de 1 % au 3ème trimestre comme au trimestre précédent. En parallèle, l’activité en amélioration de la performance énergétique des logements diminue également de 0,5 % ce trimestre comme au précédent.
Dans ce contexte dégradé, la trésorerie des entreprises est également impactée. En effet, 28 % des entreprises déclarent une détérioration de leur trésorerie au troisième trimestre 2024. Sur ce même trimestre, 24 % des entreprises font état de besoins de trésorerie (contre 19 % au même trimestre de l’année précédente), pour un montant moyen constant depuis début 2024 de 29 000 €. La baisse de l’activité (pour 55 % des entreprises) ainsi que l’allongement des délais de paiement des clients (pour 45 % d’entre elles) sont les principales causes de ces difficultés.
Télécharger la note de conjoncture du 3e trimestre 2024 – octobre 2024
GRAND EST
Côté banque de France
La CAPEB des Vosges était présente à la conférence « regards croisée sur la conjoncture locale » organisée par La Banque de France.
Le recul de l’inflation se confirme, 2,2 %. L’inflation devrait revenir sous les 2 % d’ici 2026, marquant ainsi une stabilisation des prix après plusieurs années de hausse soutenue (elle dépassait les 5% en 2023). Cette réduction de l’inflation est un élément clé qui pourrait redonner confiance aux entreprises et aux consommateurs, facilitant ainsi une reprise plus franche de la consommation et de l’investissement.
Le PIB français devrait se stabiliser en se maintenant à 1,1 % en 2024 après une chute brutale de 2,6 % à 1,1 % entre 2022 et 2023. Les prévisions actuelles tablent sur une légère augmentation à 1,2 % en 2025, puis à 1,6 % en 2026.
Le secteur de la construction dans le Grand Est a montré une dynamique positive en 2023, caractérisée par une croissance continue des performances. Toutefois, le taux d’investissement dans le secteur a connu une diminution, ce qui pourrait traduire une certaine hésitation des entreprises à engager de nouveaux projets face aux incertitudes économiques. Malgré cette réduction, les acteurs du secteur continuent de bénéficier de la forte demande de logements et de travaux de rénovation, alimentée par des politiques publiques favorables et des incitations fiscales visant à soutenir la transition énergétique.
En ce qui concerne les défaillances en 2024, 26 % concernent les entreprises commerciales, 20 % la construction, 11 % l’industrie et 6 % les activités immobilières.
Pour 2024, les perspectives restent globalement positives (surtout dans les travaux publics). Les entreprises du BTP devront faire face à des contraintes potentielles, telles que la hausse des coûts des matières premières et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La capacité à innover, notamment en matière de durabilité et de techniques de construction efficaces, sera cruciale pour maintenir la compétitivité. L’adoption de nouvelles technologies et la mise en œuvre de pratiques respectueuses de l’environnement seront des leviers importants pour assurer la pérennité et la croissance du secteur.