CNATP : Quand la taille des haies fait débat…
Dans un souci de biodiversité et afin de protéger les oiseaux pendant leur période de nidification, l’entretien des haies est encadré par la loi. De plus, selon l’arrêté préfectoral du 25 mai 2021 il est interdit sur l’ensemble du département des Vosges, d’effectuer des travaux (destruction, entretien, taille…) sur les haies, pendant une période allant du 16 mars au 15 août. Cet arrêté a été le premier cheval de bataille de Coline Logie, lorsqu’elle a pris la présidence de la CNATP des Vosges.
Le point avec Coline Logie, présidente de la CNATP Vosges.
Pouvez-vous revenir sur le contexte ?
Nous sommes un département précurseur sur la dimension écologique et la préservation de la biodiversité. Si cette mesure est intéressante pour les haies naturelles bocagères dans les champs, elle n’a rien à voir avec les haies urbaines (artificielles) à base d’essences horticoles plus que botaniques, qui ne présentent qu’un intérêt écologique restreint. On ne peut pas appliquer la même chose partout. Ainsi, certains autres départements du Grand Est ont promulgué des arrêtés, en faisant la part des choses entre les différentes sortes de haies.
D’où est parti cet arrêté préfectoral ?
Il a été lancé à l’initiative d’associations de défense des animaux peu au fait du végétal. Elles se sont basées sur le calendrier de la PAC du 15 mars au 15 août (des haies bocagères dans des zones très naturelles). L’arrêté ne prend pas en compte certains aspects du végétal comme les floraisons printanières et nous interdit de le faire le bon mois. Pour refleurir, ces végétaux doivent être taillés après la floraison et nous avons tout un panel d’entre eux qui fleurissent de fin février à début juin.
Vos revendications ?
Il faut réussir à trouver un terrain d’entente. Basses et peu profondes, les haies urbaines sont souvent stériles : on n’y rencontre quasiment pas de vie animale ! Pourquoi ne peut-on pas les tailler ? Pourquoi nous enlever cette prise de décision et ce savoir-faire ? Même si certains paysagistes sont moins formés que d’autres sur cet aspect, la plupart d’entre nous travaille dans la nature avec une conscience écologique développée. Nous voulons faire reconnaître cela et que l’arrêté soit moins drastique. Mettre un petit coup de taille avec un taille-haie électrique qui fait peu de bruit, ou avec une cisaille, ne dérange les oiseaux que temporairement.
Quels sont vos espoirs d’obtenir une réponse favorable ?
On avance. J’ai pu soumettre ces incohérences et nos questionnements à la préfecture où j’ai été bien accueillie et lors d’une réunion à la direction de la DDT. La rédaction d’un nouvel arrêté est en cours. Nous attendons de voir si toutes les préconisations auront bien été entendues et respectées.