Chaudière gaz : la CAPEB suit le sujet de près
Plusieurs éléments communiqués ces derniers mois par la Direction Générale de l'Énergie et du Climat dans le cadre de différents travaux laissent penser qu’un projet est en cours sur la mise en œuvre d’une interdiction de l’installation de chaudières neuves fonctionnant au gaz dans les logements, et notamment à court terme dans les maisons individuelles. Une consultation officielle sur ce sujet serait d’ailleurs prévue par l’administration dans les prochaines semaines.
La presse professionnelle s’en est fait l’écho avec notamment une réaction de la part Jean-Claude Rancurel, Président de l’UNA Couverture Plomberie Chauffage de la CAPEB au travers d’une interview donnée le 17 mars pour le journal «Batiactu».
La CAPEB se mobilise pour défendre la chaudière gaz comme équipement de chauffage ayant toute sa place dans la transition énergétique que notre pays s’est engagé à mettre en œuvre.
Plusieurs arguments démontrent que cette mesure engendrerait des dommages économiques importants, tant pour les ménages que pour les collectivités.
Conséquences préjudiciables pour les ménages
Exclure le gaz du bouquet énergétique déjà réduit des solutions de chauffage mises à la disposition des ménages, au moment où les territoires s’accordent sur le besoin d’adapter les solutions énergétiques à leurs spécificités, porterait grandement atteinte à la liberté de choix du consommateur. Cette mesure brutale condamnerait un équipement de chauffage qui, en rénovation, bénéficie d’un rapport coût/performance optimal. Les ménages seraient alors contraints de se tourner vers des solutions alternatives coûteuses à mettre en œuvre. Les questionnements et les incertitudes de la population vis-à-vis de l’avenir de son système de chauffage (Quelle énergie ? à quel coût ? quelles aides ?...) génèrent depuis deux ans un climat anxiogène qu’il parait opportun de ne pas transformer en mouvement de contestation.
Contraintes techniques difficiles à surmonter
Les alternatives à la chaudière gaz individuelle en logements collectifs sont quasi-inexistantes.
Le cas des conversions vers le chauffage au bois peut intervenir marginalement en maison individuelle. Les solutions de remplacement de chaudières gaz par des solutions alternatives se heurtent à de nombreuses contraintes techniques : installation de chauffage non prévue pour fonctionner à basse température (dimension des radiateurs par exemple) ; encombrement (chaudière installée dans une cuisine équipée) ; difficultés techniques, acoustique et administrative vis-à-vis de l’implantation de certains équipements extérieurs...
Impacts négatifs sur le développement du gaz vert
L’envoi de signaux contradictoires sur la place du gaz dans le bâtiment pourrait casser la dynamique de développement du biogaz, alors même que les résultats et les atouts du gaz renouvelable sont avérés : valorisation des déchets et des territoires ruraux, emplois locaux, contribution à l’objectif d’indépendance énergétique du pays, combustible parfaitement compatible avec les appareils existants, réduction des émissions de CO2,...
Le gaz vert connait en effet depuis 10 ans un essor remarquable. Plus de 500 sites de méthanisation, répartis sur l’ensemble du territoire français, injectent d’ores et déjà du gaz vert dans les réseaux. Plus de 1000 projets sont en cours. En 2030, le gaz renouvelable représentera 20% de la consommation de gaz en France et 100% à l’horizon 2050 selon l’ADEME.
Mixité énergétique
La CAPEB a toujours défendu la mixité énergétique et à fortiori dans le domaine de la rénovation où l’éventail des solutions possibles doit être le plus large possible afin que l’artisan puisse prescrire l’offre de travaux la plus adaptée à la situation. Toutes les énergies doivent avoir leur place au sein du bâtiment au risque de basculer vers des solutions « mono-énergie » pas forcément adaptées à la diversité des configurations possibles.
Effet d’aubaine induit
Déjà perdus par les annonces concernant l’interdiction d’installation des chaudières fonctionnant au fioul traditionnel, les ménages risquent d’être encore plus déstabilisés par l’interdiction d’installation d’une nouvelle chaudière gaz. Ce contexte attirerait indéniablement des entreprises opportunistes, peu scrupuleuses, qui s’empresseraient de profiter de la situation pour proposer aux ménages des travaux subventionnés, pas adaptés et mal réalisés, engendrant de nombreuses contre-références préjudiciables.
Soyez assurés que la CAPEB, au travers de l’UNA CPC, suit de près ce sujet et qu’elle est, avec tous les acteurs de la filière, pleinement mobilisée pour défendre l’avenir de la chaudière gaz.