Auto Rénovation : où va-t-on ?
Une première information nous avait alertés au printemps dernier quand l’Anah avait admis avoir financé quelques rénovations énergétiques réalisées par des particuliers, “dans une situation de pauvreté avancée”’ de manière encadrée par des compagnons. Nous avions alors fait part de notre “étonnement”’ à la Directrice de l’Anah Mme Mancret-Taylor qui avait tenu à rassurer les artisans en affirmant qu’il n’était pas souhaité, ni par l’Anah ni par les pouvoirs publics, que des aides financières puissent être attribuées à des non professionnels et en réaffirmant le maintien de l’exigence du RGE pour toutes les demandes d’aides financières dans le cas des travaux en lien avec la rénovation énergétique.
Mais voilà que ces expériences dérogatoires d’auto rénovation inspirent maintenant le gouvernement, le Ministre du Logement ayant jugé tout à fait pertinent de s’y intéresser. Il en a même détaillé les avantages dans une réponse à une question écrite de la députée LR Marie-Christine Dalloz.
La réaction de la CAPEB a été immédiate : “Ces propos du ministère du Logement sont inaudibles” a réagit Jean-Christophe Repon, *qui a rappelé avoir fait, ces derniers mois, des propositions permettant d’attirer le plus grand nombre d’entreprises artisanales sur le marché de la rénovation énergétique, tout en assurant la qualité des interventions avec, en particulier, la mise en place d’un système de certification après réalisation des travaux et le développement du dispositif RGE “chantier par chantier”.
Le Président de la CAPEB rappelle à cet égard que sur plus de 1.000 chantiers étant passés par l’expérimentation du RGE au coup par coup, il n’y en a quasiment pas sur lesquels a été constaté un écart de qualité. Preuve, s’il en fallait, de la bonne compétence des artisans, y compris ceux qui ne sont pas RGE.
Le Président de la CAPEB rappelle aussi que “si on veut atteindre les objectifs environnementaux que l’on s’est fixés, ce n’est pas avec les particuliers que nous allons y parvenir, mais avec les artisans, dont c’est le métier”.
Il pointe l’aberration qui consisterait à avoir d’un côté des artisans qui peuvent faire les travaux, mais qui sont contraints par le RGE et d’un autre, des particuliers qui pourraient réussir là où l’artisan aurait échoué !
En outre, il serait pour le moins paradoxal de demander à des artisans d’accompagner des particuliers, alors même que les pouvoirs publics semblent mettre en doute les compétences de ces mêmes artisans en matière de rénovation énergétique !