Artisans du bâtiment : le surinvestissement au travail, facteur de mal-être au quotidien !
Cette nouvelle édition conforte l’enseignement marquant de l’édition précédente (2014) quant à la fragilité de l’état de santé physique et psychologique des artisans du BTP. Un pessimisme accru dans ce nouveau baromètre, face à la hausse des affections physiques et psychologiques. L’intensité du travail, la pression qui repose sur les chefs d’entreprise artisanales du BTP – de 0 à 20 salariés - combiné à une conjoncture économique toujours très mauvaise, malgré une relative accalmie attendue pour 2016*, expliquent cet état des lieux peu réjouissant.
Monitorer l’état de santé physique et psychique des artisans du BTP
La nouvelle édition du baromètre ARTI Santé BTP, portant sur l’année 2015, conforte les enseignements de la première édition (2014). La fragilité de l’état de santé psychique et psychologique des artisans du BTP s’exprime à travers de nombreux indicateurs : en moyenne, 1 sur 2 (53%) se considère ainsi comme fatigué ou souvent à très souvent victimes de stress.
Une bonne santé apparente mais qui recouvre en réalité une variété de maux
Malgré une très légère baisse en 2015 (78% contre 80% en 2014), les artisans se perçoivent globalement en bonne santé. Un masque de solidité que contredit une réalité de maux variés.
La plupart des artisans souffrent ainsi de douleurs musculaires (79%), tandis que près d’un sur deux accusent une fatigue importante et des troubles du sommeil (43%). D’autres indicateurs, plus marginaux (affectant moins d’un artisan sur quatre) complètent ce tableau peu réjouissant : il s’agit notamment de troubles émotionnels (24%), de problèmes de vue (23%) ou encore d’audition (16%).
Dépression et burn-out : quand le mal-être au travail prend le dessus
Qu’il s’agisse de surcharge de travail, de stress chronique, d’incertitude sur l’avenir ou encore de solitude dans la prise de responsabilité, le « surinvestissement » est tel que le chef d’entreprise artisanal du BTP se retrouve parfois dans un état d’épuisement physique et mental. Le manque de suivi médical – irrégulier voire inexistant pour 43% des artisans du BTP – ou encore le sentiment d’isolement (39%) n’arrangent rien. Le corps dit « stop » et c’est le « burn out » (ou
épuisement professionnel), avec le risque de maladies dépressives : 7% déclarent avoir fait un burn out, tandis que 28% pensent en avoir fait un.
Facteurs explicatifs
Bien qu’ils bénéficient de facteurs « protecteurs » du stress (passion du métier, forte autonomie, soutien et reconnaissance sociale, bonnes relations sociales…), plus de la moitié des artisans du BTP sont ainsi victimes d’un stress chronique mettant en danger leur santé mentale et physique.
L’intensité du rythme de travail, de la pression des délais, du déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, des exigences physiques et mentales de la fonction (95 %), le sentiment d’isolement sont autant de facteurs propices à l’altération de la qualité de vie et de travail des artisans du BTP.
La conjoncture économique* jouerait également un rôle de catalyseur du phénomène de stress en renforçant le sentiment d’insécurité (fortes variations de l’activité, faible visibilité sur lescommandes et l’avenir, difficultés de trésorerie…) et en accentuant les difficultés liées à la concurrence (multiplication des demandes de devis, réactivité, guerre des prix, contraintes de délais …).
Pour en savoir plus, téléchargez notre communqiué de presse
Téléchargez la synthèse des résultats