Artisanat du Bâtiment – Conjoncture 3e trimestre 2018
Patrick Liébus, Président de la CAPEB : « La croissance dans l’artisanat du bâtiment a ralenti au 3e trimestre 2018, marqué par un essoufflement de la construction neuve. Sans surprise, les mesures engagées par le Gouvernement, particulièrement les restrictions du CITE, ont un effet délétère sur notre activité. Les travaux d’amélioration énergétique des logements accusent un net ralentissement de l’activité mais aussi une baisse de leurs carnets de commandes. Ce ralentissement laisse présager une année 2019 beaucoup moins dynamique. Nous ne pouvons qu’être inquiets pour la suite si rien ne change ! Nous attendons donc des pouvoirs publics des mesures stables et d’envergure pour soutenir l’activité et favoriser les travaux de performance énergétique. »
La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) dévoile les chiffres de l’activité du secteur au 3e trimestre 2018. Les entreprises artisanales du bâtiment enregistrent sur la période une hausse de l’activité plus mesurée après un deuxième trimestre particulièrement vigoureux (+2,5 % contre 3,5 % au 2T2018). La construction neuve marque le pas avec un net ralentissement de la croissance par rapport au trimestre précédent (+4 % soit -1,5 point). La rénovation se maintient mieux ce trimestre, mais les travaux d’Amélioration de la Performance Énergétique des Logements affichent un essoufflement inquiétant, consécutif au rabotage du CITE. Pour la CAPEB et les professionnels du secteur, la vigilance et l’inquiétude sont de mise.
Conjoncture au 3e trimestre 2018 : l’activité connait un ralentissement de sa croissance
Le troisième trimestre 2018 enregistre une croissance stable de +2,5 % en volume par rapport au 3e trimestre 2017, mais connaît un ralentissement peu rassurant par rapport au second trimestre (-1 point). Sur l’année, la tendance s’établit à +3 %.
Le neuf enregistre un net ralentissement de sa croissance – Avec +4 %, la construction neuve continue de dynamiser l’activité de l’artisanat du bâtiment même si celle-ci marque des signes d’essoufflement (6,5 % au 2ème trimestre 2018). Le nombre de permis de construire baisse (-5 %) ce qui conduira à un recul des mises en chantier dans les prochains mois. Pour autant les mises en chantier de logement connaissent une légère hausse fin août 2018 sur 12 mois cumulés par rapport à la même période de l’année précédente (+3 %). Malgré des conditions de crédit encore très attractives, la construction neuve commence à subir les contrecoups des mesures gouvernementales prises en début d’année (PTZ, réforme du modèle HLM…).
L’ancien – L’activité en entretien-rénovation affiche une croissance plus dynamique qu’aux trimestres précédents avec +1,5 %. Cette activité semble profiter de l’effet du rattrapage des chantiers en attente à la suite des intempéries du premier semestre 2018. Le volume des travaux d’Amélioration de Performance Energétique du Logement (APEL) quant à lui ralentit et affiche une croissance très modérée de 1 % (contre 2,5 % au même trimestre de l’année précédente). Cela s’explique notamment par l’exclusion des fenêtres et chaudières fioul du CITE. Pour la première fois depuis 8 ans, les travaux de performance énergétique enregistrent une croissance inférieure à l’activité d’entretien-rénovation.
Emploi – L’emploi salarié dans les entreprises de moins de 20 salariés du BTP continue de progresser, avec une croissance de 1,2 % sur un an au 2e trimestre 2018 (0,9 % au 2e trimestre 2017).
Carnet de commande – Le nombre de jours des carnets de commandes continue de diminuer : au 3e trimestre 2018, ils représentent 80 jours de travail, soit 10 jours de moins qu’un an auparavant. À noter que l’exclusion des fenêtres du champ du CITE provoque une dégradation nette des carnets de commandes pour les menuiseries (10 % des entreprises déclarent une hausse de leur activité parois vitrées contre 30 % qui déclarent une baisse).
Une dynamique territoriale équilibrée (activité en régions) – L’activité est en hausse sur l’ensemble du territoire, mais comme lors des trimestres précédents, la croissance est particulièrement portée par les régions de l’Ouest et du Sud de la France : Pays de la Loire (+3,5 %), Auvergne-Rhône-Alpes (+3 %) et le PACA (+3 %). Ce dynamisme est toutefois moins net qu’au 2e trimestre, où certaines régions, comme Auvergne-Rhône-Alpes, affichaient une croissance allant jusqu’à +5 %.